L apport de D W Winnicott


Donald Woods Winnicott est un pédiatre et psychanalyste anglais. Il a donné des milliers de consultations, affinant en permanence son analyse des premiers liens mère-enfant. 
Il occupe une place à part dans la psychanalyse infantile du fait de son originalité, de son non-conformisme et de sa position en marge des deux écoles britanniques d'Anna Freud et de Mélanie Klein. 

Ses émissions radiophoniques à la BBC ont aidé des milliers de parents à mieux comprendre la vie émotionnelle des petits. La plupart des textes de ces émissions sont publiés. Il s'agit essentiellement d'entretiens destinés aux mères de famille. 

Ses recherches théoriques et ses observations cliniques s'attachent toutes à reconstruire la dynamique de la petite enfance.

Sa technique du "squiggle game" ou "griffonnage"  est restée célèbre : l'adulte et l'enfant proposent et interprètent tour à tour des "gribouillis" librement dessinés sur une feuille blanche. 

Notions importantes
Winnicott considère que le bébé est une personne dès les premiers jours. 
Il s'est penché sur les soins prodigués aux nourrissons. Il donne beaucoup d'importance à la manière dont la mère porte son enfant (holding), la manière dont elle le soigne (handling) et la manière qu'elle a de lui présenter les objets nouveaux (objet presenting).

Une mère qui va ou vient d'accoucher, se trouve dans un état très spécial, qui lui permet de comprendre mieux que tout autre les besoins de son bébé. Cet état de fusion procure au nourrisson un environnement suffisamment bon pour qu'il se développe correctement. « Un bébé, ça n'existe pas », disait-il. Il lui faut ce premier environnement et cette première « tenue physique et psychique » par sa mère pour avoir, plus tard, le sentiment d'être lui-même. 
 
Le  "doudou" est un objet "transitionnel", parce qu'il porte en soi toute transition : entre le jour et la nuit, entre la présence l'absence maternelle, entre ce que le bébé saisit de sa mère au-dehors de lui et ce qui demeure d'elle au-dedans de lui. 

C'est par le jeu que l'enfant entre en contact avec son sentiment d'exister et son sentiment d'identité. C'est aussi par le jeu qu'il met en scène, au-dehors de lui, ce qui se trame au-dedans.  C'est également par le jeu que l'enfant peut se créer des amis, et donc, se socialise.

Une mère "suffisamment bonne" permet au bébé d'avoir le sentiment qu'il est le créateur du monde. Peu à peu, il va découvrir qu'il était dans l'illusion et reconnaître qu'il n'est qu'un "petit grain de poussière dans l'univers". Ainsi, de ce passage par la toute-puissance originelle, naît un sentiment d'authenticité absolue dans son rapport au monde. Il va pouvoir ainsi vivre simplement, en faisant de sa vie une création. Et cette créativité est à la source de toute joie.

Lorsque l'enfant n'a pu bénéficier d'une attention maternelle suffisante, n'a donc pas pu entretenir cette aire d'illusion créatrice produite par le jeu et l'objet transitionnel, il va se "sur-adapter" à son environnement. Au lieu de se sentir compris, il se conformera au désir de l'autre en oubliant le sien propre. Toute son expérience existentielle sera alors teintée du sentiment de ne pas être lui-même, d'être un "faux self".